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NEW-IBERIA – NEW-ORLEANS (LOUISIANA) – DERNIER TRAMWAY POUR LES CHAMPS ELYSEES de James LEE BURKE (2003)

Après une interruption d’une semaine pour cause de Foire du Livre de Bruxelles, je reprends mon voyage littéraire en direction de sud profond, après Memphis je poursuis ma route sur la Highway 61 (revisitée par Bob Dylan) pour descendre à New-Ibéria , New-Orleans, La Fayette, Lousiana.

Le Bayou cher à Dave Robicheaux, héros des romans de James Lee Burke.

« Last Car to Elysian Field » reprend comme en écho le fameux « A streetcar named Desire » de Tennesse Williams, l’oeuvre emblématique de la Nouvelle Orleans pour le public français, immortalisée par le film de Kazan en 1951. Précisons tout de suite que nous sommes ici très loin des clichés touristiques propres à la Louisiane….

Entre New-Iberia, New-Orleans, le Bayou Teche, la rivière Achtafalaya,  Dave Robicheaux exhume littéralement des fantômes. Nous sommes dans l’Amérique de Georges W.Bush et notre héros part  à la recherche de l’histoire tragique d’un vieux blueseman, mystérieusement disparu il y a plus de 50 ans dans des conditions suspectes. Dave Robicheaux, flic et vétéran  du Vietnam revenu de tout, veuf et solitaire, tente de révéler l’histoire cachée du Sud raciste, archaïque….Que cache la splendeur des façades victoriennes comme on peut en voir dans Gone With The Wind ?

Dans cet univers d’une extrême violence où les meurtres sauvages s’enchainent sans logique apparente, Dave Robicheaux ouvre la boite de Pandore du vieux monde, celle des secrets enfouis. Un destin commun unit grands propriétaires terriens aux riches demeures et noirs miséreux vivant dans des slum immondes, celui de l’histoire tourmentée du vieux sud . L’ enquête de Robicheaux va révéler le terreau putride sur lequel s’est bâtie la respectabilité de façade qui fait écran aux pires turpitudes. Comme le dit l’un des protagonistes , « derrière chaque belle maison du sud, il y a le cadavre d’un Noir dans un placard ».

Le roman, que l’on classera dans le genre criminel/policier, tisse une narration complexe où les apparences sont toujours trompeuses. Dave Robicheaux avance dans le brouillard des faux-semblants évitant les écueils de sa propre destruction. Cultivant l’amitié virile et luttant contre ses propres démons (alcoolisme), il surmontera les épreuves les plus traumatiques…. pourra-t-on encore croiser un prêtre baptiste sans avoir un frisson de terreur ?

James Lee Burke se fait le chantre panthéiste de la Louisiane, aux tourments existentiels de son héros, il confronte la beauté sauvage du Bayou, comme dans tous les livres de la saga, la lecture nous fait ressentir physiquement la moiteur des soirs d’été, les pluies aussi torrentielles que soudaines,  les nuits profondes, le silence et les bruits d’un cadre « naturel » exceptionnel et fragile car menacé par le cancer des profits immédiats. La pastorale américaine prend pour cadre le luxuriant bayou où chaque apparition est un signe merveilleux à comprendre, un havre de paix dans la tourmente.

Je recommande la lecture de toute la série des ouvrages de  James Lee BURKE situés en Louisiane, je n’ai pas encore fréquenté sa nouvelle terre d’élection….le Montana.

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